Jules, élève du collège des Jésuites au Mans, questionne un nouvel élève pendant le cours de français :
-"Comment t'appelles tu ?
-Si tu parles du nom que m'ont donné ma mère et mon père, alors je m'appelle Jean Rezeau.
-Où étais tu éduqué avant ?
-Chez moi, à la Belle Angerie par différents précepteurs.
-Je ne connais pas la Belle Angerie.
-La Belle Angerie - déformation de la Boulangerie - est le siège social, depuis plus de deux cents ans de la famille Rezeau. C'est un prototype des faux châteaux chers à la vielle bourgeoisie !
-Tu n'as pas l'air d'aimer la bourgeoisie, c'est drôle, beaucoup de gens aimeraient y appartenir
-Tu as raison, qui n'aimerait pas faire partie de la famille Rezeau dont Claude Rezeau qui étant capitaine vendéen, entra le premier aux Pont-de-Cé, lors de l'avance éphémère de l'armée catholique et royale ou même encore René Rezeau ce génie largement répandu dans les distributions de prix des écoles chrétiennes ? Et bien moi, de cette famille, je préfère largement la tienne qui m'est inconnue.
-Pourquoi as tu une telle haine envers ta famille ?
Et bien …"
"Taisez-vous" dit sèchement le professeur de français Monsieur R. qui par la même occasion donna une rédaction supplémentaire à faire à nos deux bavards.
La conversation pu reprendre à la récréation :
-"Si tu viens pour la discussion de toute à l'heure" dit Jean, je suis près à te confier ma haine pour ma famille.
Tout commença à la mort de ma grand-mère et dès lors, ma mère que je n'avais jamais vue, rentra de chine avec mon père et mon frère et comme accueil je reçu une paire de gifle.
Et après tous les malheurs s'enchaînèrent. J'en vins même à fuguer.
-Mais ta mère ne doit pas être aussi méchante que ça ?
Ecoute, pendant des années moi et mes frères lui avons fait la guerre. Nous avons même par deux fois essayé de la tuer sans succès.
-Ce n'est pas possible. Et ton père dans l'histoire ?
Mon père, un homme lâche qui cède au moindre argument de sa femme !
-Y a-t-il quelqu'un que tu aimes dans ta famille ?
-Et bien mes frères, bien qu'un petit peu peureux, sont les seuls que je ne déteste pas avec Fine, une dame sourde et muette, qui est la seule servante à avoir survécu au retour de ma mère.
-Peut être pourras tu un jour pardonner à ta mère ?
_Je voue une haine éternelle à ma mère, je ne ferai jamais confiance à mon père, ni à toi, ni à personne. A dieu."
Sur ces mots, Jean n'adressa plus jamais la parole, à Jules, ni à aucune autre personne du collège.