interview classique

Le Grand Meaulnes
ALAIN - FOURNIER

- Qui êtes-vous Augustin MEAULNES ? D’où venez-vous et pourquoi votre mère vous a-t-elle envoyé dans ce petit village de Sainte - Agathe ?
- Je suis fils de riches, j’ai 17 ans et étais écolier à La Ferté – d’Angillon située à une quinzaine de kilomètres de Saint – Agathe. Ma mère m’y a envoyé après la mort de mon frère cadet pour que je reçoive le Cour Supérieur en pensionnat chez mon bon ami François SEUREL dont le père, M. SEUREL, nous enseignait et la mère, Millie, m’hébergeait.

- Qu’aimez-vous faire ou ne pas faire ? Quelles sont vos qualités et vos défauts ?
- Je suis plutôt rebelle mais sage. J’aime commander un groupe comme je le faisais à Sainte – Agathe avec mes camarades de classe. Ah, je me souviens de Fromentin, Delouche, Moucheboeuf, Dutremblay et Giraudat ! Lorsque j’ai une idée en tête, rien ne peut me faire penser à autre chose. Tenez un exemple : lorsque j’essayais de me souvenir du chemin pour aller au domaine mystérieux, François pouvait me dire n’importe quoi, je restais obstiné.

- Que vous arrive-t-il durant toute l’intrigue ?
- Au commencement, j’arrive chez François qui est mon hôte. Je me familiarise avec mon nouvel environnement, me fais des amis. Mais, je ne suis pas resté sage très longtemps, après quelques temps passés avec François qui m’a donné le surnom de “ Grand Meaulnes ”, ce qui est flatteur car j’étais son modèle, je fugue avec la jument de Fromentin. J’atterris dans un domaine mystérieux après maintes efforts où doit se dérouler un mariage : celui de Franz de Galais et de sa fiancée. Mais la fiancée refuse de venir. Durant cette attente, je rencontre Yvonne, la sœur de Franz, leur père puis Franz qui a osé se montrer à moi seulement, honteux et désemparé, mais qui ne m’a rien dit. Après cette fête gâchée, je décide de rentrer à Sainte – Agathe. De retour chez François, je veux à tout prix retrouver le chemin du domaine mystérieux pour retrouver Yvonne et Franz mais personne ne peut m’aider. De nombreuses nuits, je cherche, sous l’œil de François, la route du château perdu. Puis, l’arrivée du bohémien bouleverse ma suprématie à l’école. Il prend ma place de chef et organise des embuscades contre François, toujours à mes côtés, et moi pour des raisons qui me sont inconnues. Par la suite, je comprends ses intérêts lorsqu’il me vole le début du tracé de carte conduisant à la maison de Franz. Mais heureusement il me le rendra plus tard. Enfin, je découvre qui est ce silencieux bohémien lors du spectacle de sa troupe. Son visage me revient : c’est Franz de Galais. Avant son départ, il m’a donné une adresse où je pourrais le retrouver à Paris. Voyant mon désespoir de ne pouvoir retrouver Franz, les parents de François demandent à ma mère de m’envoyer dans une école aux alentours de Paris. Une fois à Paris, je me mets en quête du nouvel habitat de Franz que je trouve sans difficulté. Mais je ne suis pas le seul à l’attendre. Une jeune fille nommée Valentine est aussi à la recherche de Franz. Mais ce dernier ne se montre pas. Je me lie d’amitié avec elle, plus que je ne devrais, puis je me fiance avec Valentine, mon amour de l’instant. Malheureusement, elle doit partir et me quitter. Plus rien ne me retient à Paris donc je rentre à Sainte – Agathe sans avoir vu Franz. Je retrouve François devenu instituteur qui a retrouvé Yvonne à mon grand bonheur. J’oublie Valentine et me marie avec Yvonne. Mais Franz resurgit, et me dévoile que Valentine était sa fiancée avant d’être la mienne. Pour me faire pardonner, nous faisons un pacte : je dois retrouver Valentine et lui ramener sous un délai d’un an. Voulant accomplir ma tâche, je repars, déterminé, retrouver Valentine. Durant mon absence, Yvonne va mourir en mettant au monde une fille. A la fin de l’histoire, je rentre au château de Franz avec Valentine. François m’apprend la terrible nouvelle et je continue à vivre en m’occupant de ma fille après avoir livré tous mes secrets à François.

- Quelles personnes appréciez–vous, Augustin ?
- Dans mon cœur, il y avait une grande place pour Yvonne, bien sûr, puis pour Valentine. Yvonne fut mon premier grand amour, ma première expérience avec les femmes. Notre première rencontre au domaine de Franz fut un coup de foudre et nos retrouvailles un grand moment de bonheur. Merci à François. Mais en apprenant sa mort, j’ai cru mourir de tristesse. Quant à Valentine, la recherche de Franz nous a rapprochés. J’avais oublié Yvonne et ce fut une folie de nous fiancer. Mais j’aimais aussi François pour notre complicité, tous ces bons moments passés ensemble, ses camarades que je m’amusais à diriger. J’appréciais Franz pour sa franchise et sa discrétion. Il n’a jamais dévoilé notre secret. Je respectais les parents de François, Millie et M. SEUREL, pour leur aide, leur soutien et leurs soins. Ma mère était fière de moi, j’aimais lui faire plaisir.

- Enfin, quel rôle symbolique avez-vous dans l’intrigue ?
- Je joue plutôt le rôle du garçon assoiffé d’aventures, sage et coquin en même temps. Je suis le chevalier et François mon écuyer.